La biodiversité

En 1992, la Convention sur la diversité biologique est signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro : l’importance de la conservation de la biodiversité est reconnue pour la première fois !

La biodiversité – qu’est-ce que c’est ?

Le terme, apparu dans les années 1980, vient de la contraction des mots « biologique » et « diversité ». Il renvoie à la diversité de la vie. La biodiversité s’est construite et complexifiée lentement depuis l’apparition des premiers êtres vivants il y environ 3,5 milliards d’années. Elle regroupe l’ensemble des êtres vivants de notre planète (faune et flore), mais aussi les habitats où ils vivent.

Il y a 3 grands types de biodiversité :

• la diversité des habitats :  l’ensemble des écosystèmes terrestres et marins (zones humides, forêts, déserts, océans, lacs ou espaces urbains végétalisés, et d’autres moins visibles comme notre estomac ou des cellules).
• la diversité des espèces : animales -dont nous faisons partie-, végétales, et microbiennes.
• la diversité génétique au sein d’une même espèce : chaque individu est différent, avec des caractéristiques variables à l’intérieur d’une même espèce, tel que la couleur du pelage, des yeux ou la forme des feuilles.

Pourquoi la biodiversité est-elle importante ?

Plus la biodiversité est grande, plus elle permet aux êtres vivants de s’adapter aux évolutions de leur environnement. Il est donc très important de la protéger, en particulier dans un contexte de changement climatique ! La biodiversité est essentielle à la résilience de la vie sur Terre !

La biodiversité est partout autour de nous et nous en faisons partie. Nous dépendons d’elle, elle nous rend divers services : elle nous permet de boire et de nous nourrir (grâce aux pollinisateurs notamment), de rester en bonne santé grâce aux médicaments inspirés de la nature ou des composés naturels produits par des plantes et les animaux, de se loger et de se chauffer grâce aux différentes matières premières…

Certains de ces services écosystémiques, sont moins visibles mais pourtant inestimables : les roselières et les zones humides permettent d’épurer l’eau, les bactéries et les insectes font vivre les sols les rendant plus fertiles pour la culture de plantes, les prairies et les forêts séquestrent le carbone et produisent de l’oxygène, le contact avec les espaces naturels a des effets bénéfiques sur notre santé, la nature en ville permet de réduire la surchauffe des espaces urbains en période de canicule…

La biodiversité est menacée, il est urgent de la protéger !

Certaines actions de l’homme perturbent le fonctionnement des écosystèmes : destruction des habitats (75% des milieux terrestres et 40% des milieux aquatiques sont dégradés), morcellement des habitats (création de barrages, de routes, suppression de haies et corridors écologiques…), surexploitation des ressources naturelles, pollutions des sols de l’air et des milieux aquatiques sans oublier la pollution sonore et lumineuse.

A ces menaces vient s’ajouter le réchauffement climatique, qui les amplifie et en crée de nouvelles : désertification, modifications de comportement dus à la chaleur, accroissement de catastrophes naturelles dévastatrices pour des milieux déjà affaiblis…

La biodiversité est aussi menacée par les espèces exotiques envahissantes, amenées par l’homme volontairement ou non (voir ci-dessous la partie sur les espèces exotiques envahissantes).

La biodiversité fait face aujourd’hui à ce que l’on appelle la sixième extinction de masse : le rythme d’extinction des espèces est 100 à 1000 fois plus important que le taux de disparition naturel !

Mais face à cette situation, chacun peut agir à son niveau !

La France possède une grande diversité d’habitats et une grande surface maritime, ce qui lui confère une forte richesse patrimoniale naturelle. La métropole possède une des meilleures diversités de mammifères, d’amphibiens et d’oiseaux d’Europe, tandis que les territoires d’outre-mer concentrent 10% des récifs coralliens du monde.

La présence de réserves naturelles et de nombreux secteurs identifiés comme particulièrement riches en biodiversité témoignent de l’importance du territoire du Grand Annecy en matière environnementale :

• 46 ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique, soit des secteurs où la biodiversité inventoriée est particulièrement riche,
• 41 ENS (Espaces Naturels Sensibles), qui sont des espaces où des actions de préservation et de sensibilisation sont en engagées avec le soutien financier du Département de la Haute-Savoie
• 3 Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope et 4 zones Natura 2000 permettent de gérer et préserver activement des secteurs ayant une importance à l’échelle nationale et internationale.

Le territoire bénéficie également d’un riche patrimoine géologique, qui conditionne en partie la biodiversité présente : le Parc Naturel Régional des Bauges est labellisé Géopark et comporte des éléments patrimoniaux notables (les tours Saint Jaques (site classé), le chaos du Chéran, le synclinal perché d’Entrevernes, les grottes de Banges et de Quintal). D’autres formations géologiques patrimoniales sont présentes en dehors du parc, telles que les lapiaz du Parmelan, la faille de Saint-Sylvestre et le Roc de Chère (site classé).

De nombreuses espèces sont présentes sur le territoire du Grand Annecy !

Au total, le territoire du Grand Annecy compte 190 espèces animales et 193 espèces végétales protégées, dont certaines présentes dans les zones Natura 2000 et ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) telle que l’Écrevisse à patte blanche, le Lucane cerf-volant, le Castor commun, le Cuivré de marais et le Sabot de Vénus.

On dénombre :

• 269 espèces d’oiseaux (soit 74% des espèces d’oiseaux de Haute Savoie), dont plus de 50 classées prioritaires telles que le Milan royal, l’Effraie des clochers ou le Pouillot siffleur.
• 26 espèces de chauve-souris sont également présentes, comme la pipistrelle commune ou le petit rhinolophe.
• 40 espèces de mammifères vivent sur le territoire, dont quatre à forte valeur patrimoniale : le castor d’Eurasie, le Loup gris, le Lynx boréal en enfin le putois d’Europe.
• 9 espèces d’amphibiens, comme le Sonneur à ventre jaune et l’Alyte accoucheur
• 12 espèces de reptiles, comme la Couleuvre vipérine et le Lézard des souches

Les enjeux de la préservation sur le territoire

Malgré sa diversité de milieux et ses sites remarquables, le territoire fait face à plusieurs menaces qui peuvent engendrer des pertes de biodiversité : l’urbanisation croissante (+ 40 000 habitants entre 1990 et 2003), le développement d’espèces exotiques envahissantes, l’érosions des sols sur certains secteurs, le réchauffement climatique (+2°C à Annecy) et les épisodes de fortes sécheresses/chaleurs, certaines pratiques agricoles, la surfréquentation de certains sites naturels, la fragilisation des roselières du lac liée au maintien d’un niveau d’eau très stable au cours de l’année (limitation du marnage naturel) …

Le Contrat de Territoire Espaces Naturels Sensibles (CTENS) Grand Annecy signé en 2021 cherche à faire face à ces enjeux de préservation, en déclinant un plan d’actions mobilisant de nombreux acteurs du territoire. Plusieurs plans de gestion de sites emblématiques sont par ailleurs en cours d’élaboration par le Grand Annecy (Gorges du Chéran, Mont Veyrier, Massif du Semnoz).

Les EEE sont responsables d’environ la moitié des extinctions d’espèces dans le monde !

Les dommages créés par les EEE ont été estimé à 12,5 milliards d’euros par an en Europe continentale.

Définition

Une Espèce Exotique Envahissante (ou EEE) est être vivant, animal ou végétal, qui par sa présence, menace des écosystèmes et les espèces locales. Leur introduction est causée par l’homme, de manière volontaire (plantes d’ornement, élevage, animaux domestiques exotiques) ou involontaire (animaux cachés dans des bateaux, dans des importations alimentaires…).

Pourquoi le développement d’EEE est-il problématique ?

Lorsque ces espèces prolifèrent, elles peuvent causer plusieurs problèmes : compétition pour les ressources avec des espèces autochtones qui déclinent de ce fait, devenir les prédateurs d’espèces locales, propager des maladies mortelles pour ces dernières, ou générer des problèmes de santé publique (allergies, constituer des réservoirs de zoonoses - des maladies animales transmissible à l’homme).

Les espèces exotiques envahissantes sont une source d’extinction d’espèces importante, car elles impactent tous les milieux (marins, d’eau douce et terrestres) et menacent près d’un tiers des espèces terrestres : elles font partie d’une des cinq grandes causes d’érosions de la biodiversité mondiale. En France, elles font l’objet d’une réglementation depuis 2018 et leurs dommages ont été estimé à 12,5 milliards d’euros par an en Europe continentale.

Quelles sont les EEE les plus fréquentes sur le territoire du Grand Annecy ? 

Parmi les EEE les plus problématiques, on peut retrouver : le solidage géant, l’arbre à papillon, le frelon et la coccinelle asiatiques ou l’écrevisse de Californie (entre autres). Toutes ces espèces entrent en forte concurrence avec les espèces autochtones en colonisant ou détruisant leur milieu, et en accaparant leurs ressources.